L'introd... : Ouzellaguen, Oui, Moi, ville de Bejaia éternelle, dont ; Ennif, Tirugza et Tamazight, sont à jamais inscrits sur le blason de mon histoire, je suis fier de mes enfants, de tous mes enfants, à perpétuer la vie en communauté, de partage et d’entente mutuelle, et longue vie à toutes nos merveilleuses traditions qui ont fait de nous une référence dont les auteurs ont fait les éloges.


La commune héroïque !!  

 

OUZELLAGUEN,
La Perle de la Soummam !!

 

 

Ouzellaguen, est une commune Kabyle, de la vallée de la Soummam (W. Bejaia), qui est située aux centre-est d'Algérie, à environs 194km d'Alger, et à 54km de Bejaïa-ville dont elle dépend (chef lieu de la Wilaya (département)). Une ville de 23 000 habitants (en 2008).

 

Elle est érigée depuis 1994 en sous-préfecture (daïra) Ifri-Ouzellaguen. Ouzellaguen est la commune historique où s'est déroulé le congrès de la Soummam du 20 août 1956 dans une petite maison berbère à peine une vingtaine de mètres carrés, où a été déterminé le sort de 2 381 741 kilomètres carrés. Le village Ifri, à quelque 7km du chef-lieu de la commune (Ighzer Amokrane), se dresse humblement et glorieusement la maison qui accueillit le congrès du 20 août 1956.

 

Bien conservée, la demeure typique de la région semble observer et jauger les fruits de son hospitalité. Dominant la vallée à plus de 800 mètres d'altitude, elle est le témoin neutre et solide d'une phase décisive dans la naissance d'une Algérie libre et indépendante. Si ses murs pouvaient s'exprimer, ils diraient ce qu'était la révolution nationale. Si son toit avait le droit à la parole, il renseignerait sur les hommes qu'il a abrités. Mais l'Histoire est racontée par une créature au sang chaud, l'être humain, avec ses qualités et ses défauts.

 

La demeure de la famille BAHNOUS a donc, en raison de sa discrétion, et de sa modestie. Notant que la population local est acquise à l'esprit révolutionnaire, et le douar est connu pour sa fidélité à l'ALN/FLN depuis le déclenchement de la guerre de libération (1 novembre 1954), et Ouzellaguen a payé, faut-il le rappeler, un lourd tribut de 1500 martyrs pour que vive l'Algérie».

 

Abane Ramdane (représentant du FLN), Larbi Ben M'hidi (Oranie), Krim Belkacem (Kabylie), Amar Ouamrane (Algérois), Zighoud Youcef (Nord-Constantinois), Ben Tobal (adjoint de Zighoud) se sont réfugiés dans la maison de la Soummam pour donner le «la» à la marche à suivre vers l'indépendance du pays.

 

Selon les historiens c'est à ce congrès que les fondements de l'État Algérien sont posés dans la plate-forme politique de la Soummam adoptée par le Front de Libération National (FLN de l'époque), organisé principalement par Abane Ramdane le cerveau et l'architecte de la révolution algérienne. Ouzellaguen a souffert des conséquences du congrès, moins d'un mois après la tenue de l'événement, l'armée coloniale, dans toute sa sauvagerie, a bombardé la région par avions.

 

Le bombardement a fait plus de 17 morts en une journée. La brutalité du colonisateur a été sans limite. Plus de 30 000 soldats français ont ratissé les lieux. «On vous a fait confiance mais vous êtes tous des fellagas», disait un officier français aux gents d'Ouzellaguen.

 

Les villages Tighilt, Ch'hid, Fournane, Ath Chilla, Wachiban….et d'autres localités.... se souviennes encore de cette sinistre journée lors de l'opération Jumelles, quand ils étaient complètements rasés lors de l'intervention de l'aviation et de l'artillerie (des intenses bombardements), et brulés simultanément par l'armée coloniale, même un lieu sacré qui fut le mausolée de Sidi Hend Oussaid, (brulé) n'a pas échappé à cet acte sauvage, barbare et indigne.

 

En 1958 : L'occupant décida d'évacuer tous les habitants des villages bombardés et brulés, vers la vallée (Ighzer-Amokrane), se fut une implantation temporaire des cités de baraquements (Cité Si Nacer, Cité Si Lakhdar, El Camp), du provisoire qui dure à ce jour, et en 1959, il n'y avait point personne, (ou presque) tous les habitants des villages cités en référence, ont été déplacés vers Ighzer-Amokrane.

 

La commune (Ouzellaguen) est composée historiquement de 14 villages :

 

1) Timelyiwin 2) Ighbane 3) Ifri 4) Isugan 5) Tizi Meghlaz 6) Izemuren (Imahjadhen) 7) Ath Ch'hid 8) Fournane 9) Tighilt Lehfir 10) Ath Chilla (Nasroune) 11) Iheddaden (Tigzirt) 12) Tazrouts

13) Ibuziden (Chorfa) 14) Ighil Oudles.

 

Encaissé entre le douar Aït Waghlis à l'Est et le douar Chellata (Akbou) à l'Ouest, Ouzellaguen est accroché à un flanc de montagne qui s'étale depuis le douar d'Ait Aidhel (fleuve Soummam) en aval, jusqu'au rocher de Timlyiouine en amont, qui marque le point de départ de la chaîne de Djurdjura, communément appelée AZRU N Wawzellagen(circonscription des douars d'Ath zikki et d'Ath Idjeur) de la localité de Bouzeguene (Tizi-Ouzou).

 

Entre les deux, il y a un chapelet de villages qui s'étend sur la route nationale n°26, de Boutagout, Sellouana (cité si Moussa), jusqu'à Hellouane en passant par la Mairie, quartier de la Vieille Poste, Quatre (4) chemins, Chekhoune, Tiouiririne et en fin le village Hellouane, limitrophe de l'Aazib (Akbou).

 

De la Cité Si Nacer (cité des Chouhada), sur la route du congrès, jusqu'à Timlyiouine, en passant par Acherchour, Bourafaâ, Tigrine, Bou-aissi, L'Djemaa, Ifri, en montant plus haut, nous parvenons enfin à Tizi Maghlaz et à droite, le village Timlyiouine, qui voisinent à eux deux, les 1000m d'altitude.

 

Pour compléter, nous poursuivons notre itinéraire par le village L'Djemaa, une route délabrée «récemment godronnée» nous accueille, l'unique chemin qui nous amène jusqu'aux localités limitrophes d'Ouzellaguen, soit au village Semaoune (Ath Waghlis) où/et à Bouzeguene (Tizi-Ouzou), en passant par, Tighilt, Ath chilla, Habbane, et sur le chemin qui y mène, vous êtes invités à traverser un paysage sublime du douar Ouzellaguen, une nature (sauvage) de rêve où chaque site, la moindre arbrisseau, ou chaque traversée d'un ruisseau, vous donne cette envie de vous arrêter un instant.

 

A quelques encablures plus loin (du village L'Djemaa), en prenons la route de gauche qui monte vers la Colline, l'unique «sentier» qui vous guide droit vers les villages Izemuren (Imahjaden), Ighbane, Timlyiouine, Ch'hid, et à droit nous percevons en fin le village de Sidi Hend Oussaid (Fournane), et après avoir traversé ce dernier, il faut entamer un piémont boisé pour parvenir à Zène Amechtouh proximité de la chaine d'Akfadou.

 

Ouzellaguen, Ma patrie, Ma fierté !!

 

A vrai dire, je comprends, pourquoi les gens d'Ouzellaguen sont si fiers de leur douar. Il y a comme ça des villes, grandes ou petites, qui vous façonnent une âme, vous poursuivent là où vous allez et vous empêchent de vous attacher à d'autres lieux, fussent-ils les plus renommés de la planète. Alors que certains, venant de coins sans histoire, sans réputation et sans ce souffle de vie qui fait lever les fleurs dans les champs et chanter les oiseaux sur les arbres, oublient très vite leurs origines.

 

Oui, l'histoire est ici présente dans chaque pierre, sous les ruines des vieilles bâtisses (stigmates de la guerre d'Algérie) mal protégés et en proie à la dévastation du temps et de l'oubli, témoignent encore de ce passé prestigieux qui a fait d'Ouzellaguen le cœur vivant de la Kabylie résistante, dans l'eau pure des ruisseaux, dans les ruelles étroites parcourues par les rayons d'un soleil qui ne meurt jamais parce qu'il oublie de se coucher dans le cœur des hommes, et Ouzellaguen reste le phare qui a illuminé l'histoire de toute la région de la Soummam.

 

Les guerres, la pauvreté, manque d'industrie et de travail, obligèrent souvent les populations locales à s'exiler "particulièrement" en France. Cette tendance à chercher le pain ailleurs, continuera à marquer la localité, même après l'indépendance de l'Algérie. Ainsi, Ouzellaguen figure dans le lot de tête des communes kabyles à forte émigration.

 

Devoir de mémoire ou travail d'histoire ?!

 

Pour conclure en succinct, en parlant de nos chèrs Essalah n Wawzellagen, aussi kabyles que les autres, et non pas marabouts l'appellation péjorative des "Imravdhen" de marabout à cause de leur patronymes sémites Ben, Abu. L'histoire fait que presque chaque village Kabyle à son Amravedh (Almoravide), et Ouzellaguen ne manquera pas à cette tradition berbère ancestrale. Esselah (les saints) existants dans notre douar et repartis à travers quelques villages historiques
comme suit :

Essaleh n Wawzellagen :

 

· Sidi Lahlou du village Isugan (Enterré pas loin du village Ifri, dans endroit éclaboussé, sur le bas droit de la route qui mène en direction d'Alma. Le lieu est devenu, une forêt stérile et buissière).

· Sidi Younés Ouzaghar du village Timlyiouine

· Sidi Sahnoune du Village Chorfa (Ibuziden)

· Sidi Hend Oussaid du village Fournane (Fondateur du village)

· Sidi Amar Ouyaala du village Ighbane (Fondateur du village)

· Sidi Yahia Ath Cheikh Ath El Mouhoub, installé et enterré à Iheddaden (Tigzirt), mais originaire du village Chorfa.

 

NB : Cette liste n'est pas exhaustive.

 

Selon les dires de nos aînés, dans les traditions des villages kabyles anciennes, l'homme Amravedh est indispensable pour l'équilibre social. Il intervient dans la solution des conflits entre groupes familiaux, entre les individus, et dans sa pratique du sacré, l'homme Amravedh (almoravide), puise l'essentiel dans la religion islamique, dans le droit coutumier du village et dans les traditions berbères anciennes.

 

L'exhérédation de la femme, est un exemple signifiant, en apportant leur soutien à l'abolition du droit de la femme à l'héritage en 1737 à Djemaa Saharidj (Mekla), ont rompu avec la loi coranique et ont agi selon les coutumes anciennes. Leurs mouvements se présentent non seulement en opposition vis-à-vis de l'orthodoxie religieuse mais aussi du contrôle du pouvoir central. Ils réaffirment le sentiment d'indépendance de toute domination, quel qu'elle soit, sentiment cher aux descendants de Jugurtha, l'éternel.

 

Pour terminer, les Almoravides sont tous des Amazighs (ce terme désigne l'ensemble des ethnies berbères), à vocation religieuse, que certains désignent sous le nom incorrect et péjoratif de«marabout». Leur nom signifie «Les gens du ribat» dont dérive le mot «El Murabitun» et le mot «Almoravide» est la transformation espagnole du nom arabe«El Murabitun».

 

Bref, on les appelait du titre de "Essaleh ou/et Lawliya Essalhine", alors que LALLA un nom d'origine berbère signifiant en français «Madame», est un signe de distinction et de respect donné aux femmes saintes musulmanes, abrégé en «Lla s'emploie pour les descendantes des saints (Essaleh) en général», Le nom peut aussi être utilisé, de façon ponctuelle, en signe de respect pour les femmes. De manière analogue au masculin «SIDI» (saigneur), abrégé en «Si» quand on s'adresse à une lettre (Prénom), s'emploie pour tous les descendants masculins de Essaleh, et parfois utilisé en signe de respect pour les hommes».

 

 Par : D.TOUAHRI.